Halloween… Non, les allumoirs !

Je vous propose de vous plonger dans les premières fêtes des allumoirs à travers les mots d’Alexandre Desrousseaux, poète, chansonnier et compositeur du XIXe siècle, originaire du Nord de la France, qui écrit en 1889 :

Autrefois, la fête des allumoirs durait trois ou quatre jours et donnait lieu à des réjouissances publiques et privées. Aujourd’hui (ndlr : c’est-à-dire à l’époque du texte, fin XIXe siècle) la plupart des établissements industriels chôment à partir de midi, les ouvriers se divertissent, suivant un vieil usage, se régalant dans les cabarets de portions de saucisses accommodées aux pommes de terre ou aux haricots et qu’on appelle pirreux en patois, pierrots en francisant.

Pendant que les adultes dégustaient ces mets traditionnels, des cortèges d’enfants parcouraient les rues en portant des allumoirs. Il s’agissait de lanternes, fabriquées avec des pots de terre cuite ou creusées dans une betterave ou une citrouille (tiens tiens, est-ce que ça ne vous rappelle pas une autre fête du mois d’octobre ça ?), et dans lesquelles étaient déposées des braises. Les enfants faisaient balancer leurs allumoirs, et les cortèges étaient accompagnés de musique. On entendait chanter le refrain traditionnel écrit par le poète roubaisien Charles Bodart-Timal au XXe siècle : « Viv’ les allumoirs , ma mère ! Viv’ les allumoirs ! On les allum’ quand il fait noir, Viv’ les allumoirs. »