Une épave romaine dans les eaux bretonnes

Je vous propose de rêver encore une fois de la mer et des vacances pas si lointaines, grâce à une découverte en archéologie sous-marine !

Petite virée en Bretagne donc, où certains d’entre vous sont peut-être allés en vacances, mais n’ont pas eu la chance de trouver un trésor en faisant de la plongée. Pourtant, près de l’île de Batz, au large du Finistère, une épave romaine a été mise au jour par un plongeur. Des archéologues spécialisés dans l’étude de sites sous-marins fouillent depuis quelques semaines la cargaison de ce navire de commerce romain. Il serait daté entre le IIe et le IVe siècle après Jésus-Christ, c’est-à-dire vers la fin de l’Antiquité.

Chaque lingot est étiqueté avant d’être remonté à la surface par les archéologues

Archéologues en milieu sous-marin

D’après Olivia Hulot, responsable du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines en Bretagne, il s’agit d’une découverte « exceptionnelle » et « rare ». Outre le mobilier, la céramique et les ossements d’animaux retrouvés sur le site, c’est l’impressionnante quantité de lingots d’étain (plus de 500) qui intéresse beaucoup les archéologues. En effet, même si aujourd’hui on ne serait pas tenté de qualifier de « trésor » des blocs d’étain, c’était un métal très recherché dans l’Antiquité. Il était indispensable pour la fabrication du bronze, qui servait notamment dans la production d’objets de valeur (armes, monnaie etc.).

Les lingots découverts en Bretagne sont frappés de lettres et de signes divers, qui permettraient peut-être d’identifier leur origine ou leur destinataire. Cette découverte apporterait alors des éclaircissements sur le commerce dans l’Antiquité, notamment dans cette zone de l’Océan Atlantique.

Des reconstitutions 3D à partir de photographies de l’épave (technique appelée « photogrammétrie ») seront effectuées par des chercheurs du CNRS.

Recouverts de végétation, les lingots devront être nettoyés une fois remontés à la surface avant d’être étudiés

Vue sous-marine du contenu de l'épave

Crédits photos : Osada/Seguin/DRASSM (1, 2)

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